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Pierre-Christophe Cathelineau – Sade, une éthique de la jouissance ?

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Dès le second paragraphe de « Kant avec Sade », s’affiche le projet de Lacan de penser Kant avec Sade et c’est dans le avec que se trouve l’intérêt du titre. Il y témoigne d’une homologie de structure entre Sade et Kant, au sens mathématique, qui fait voler en éclats les fondements de l’éthique traditionnelle, quoiqu’ils paraissaient à l’époque, pour son public, il faut se remettre dans la peau du public, parfaitement scandaleux aux yeux de la morale, simplement bourgeoise ou républicaine, d’accoler le nom d’un prince de la perversion avec celui d’un apologiste de la rigueur morale. C’est scandaleux, à l’époque c’est insensé de proposer un truc pareil. Et pourtant c’est le pari de Lacan, de dire sur ce texte « nous tenons que le boudoir sadien s’égale à ces lieux dont les écoles de la philosophie antique prirent leur nom : Académie, Lycée, Stoa. Ici comme là, on prépare la science en rectifiant la position de l’éthique. En cela, oui, un déblaiement s’opère qui doit cheminer cent ans dans les profondeurs du goût pour que la voie de Freud  soit  praticable. Comptez-en soixante de plus pour qu’on dise pourquoi tout ça. » Puis il y a  cette insistance de Lacan sur l’impuissance sadienne, sur son échec. Il ne pousse même pas le scandale pervers jusqu’à l’assumer, voire proclamer son échec et son impuissance dans la mesure où, vous le savez, Sade est hostile à la peine de mort. Lacan voit dans le fait que l’œuvre sadienne ne nous présente jamais l’exemple de la séduction réussie un signe de la carence sadienne. Le sujet sadien, ainsi loin, comme le croit Klossowski, d’avoir accès à la Chose, se situe dans le vrai rêve de la toute-puissance. Et comme pour asséner à Sade le coup de pied de l’âne, Lacan soulignera alors que la Chose demeure interdite et cela de l’aveu même de Sade puisqu’à la fin de la « Philosophie dans le boudoir », alors que la mère, Madame de Mistival, est sacrifiée de manière particulièrement cruelle au désir des libertins et de sa fille, la dernière abomination qui lui est faite, est de coudre son sexe et son anus. Selon Lacan : « V… ée et cousue, la mère reste interdite. Notre verdict est confirmé sur la soumission de Sade à la Loi. » Alors que dire de cette question sadienne ? Et là où cette question sadienne m’intéresse plus particulièrement, c’est là où Eric Marty la reprend avec brio. Voici le résumé de la thèse de cet auteur que je reprends totalement à mon compte.

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